DUNCAN LEWIS
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LYCEE JEAN MOULIN
Maitre d'ouvrage: Région Champagne Ardennes
Programme : 17 300 m² décomposés en trois grands secteurs : pole sportif, pole enseignement et l'hébergement.
Montant des travaux : 27 M€ H.T
Etat d'avancement : Livré en juin 2016



Lieu : Revin, Champagne Ardennes, 08.


Duncan Lewis, Architecte Mandataire

Team:
Duncan Lewis, Brigitte Cany Lewis, Isabelle Auriat, Céline Pétreau, Karine Quentin

Assoc : J de Giacinto | Off architecture (M. Rachdi,T. Vermet) | BE TCE : Egis batiments Grand Est | BE Charpente : Barthes Bois | BE HQE Elioth | Acousticien : Echologos | Paysagiste: Base

> PROJET



Pays
La ville de Revin est blottie dans les méandres de la Meuse dans ce Grand Est aux confins du Benelux, sur la route de Charleville à la Belgique qui a vu jadis passer “l’homme aux semelles de vent”, Arthur Rimbaud. “C’était l”époque où Chose inventait le mot Zut” disait Germain Nouveau. Le plateau ardennais dispense ici ses collines souples aux frondaisons d’un vert profond de hêtres et d’épicéas et ses horizons au dessus de la ligne du regard.
Revin est encerclée par la forêt et les pentes tantôt douces et tantôt abruptes d’un sillon sinueux qu’a gravé la rivière au fil des millénaires dans le plissement schisteux du plateau.

Cité
La Cité Scolaire Jean Moulin a été bâtie à l’aube des années 60 dans le quartier d’Orzy un peu à l’écart de la ville sur la rive droite de la Meuse selon un plan fonctionnaliste dans une configuration orthogonale de barres de 3 niveaux en phase avec l’esprit “moderne”d’une époque rationaliste. Un demi siècle plus tard, le temps a fait son œuvre et  le vieillissement des bâtisses et équipements a rendu leur reconstruction nécessaire. D’autant que les méthodes pédagogiques ont évolué considérablement…et que l’amiante qui fut jadis un matériau miracle a révélé depuis tous se effets nocifs… 

Territoire
Le site du lycée Jean Moulin évoque naturellement le “balcon en forêt” que vécut naguère Julien Gracq, une partie tout à la fois archétypique et singulière de l’Ardenne.
La cité scolaire des années 60 y a toujours semblé étrangère. Démanteler ces grands barres qui  avaient perdu toutes leurs qualités d’une époque s’avérait un acte d’utilité publique.
Le terrain occupé par la cité se présente comme une sorte d’éperon rocheux arrondi par l’érosion. Il est limité au Nord par la crête du plateau, à l’Ouest par la route qui le longe et en dessert les accès, au Sud par un faux plat qu’occupe un terrain de sport, à l’Est par le versant abrupt descendant sur la rivière à peine visible entre les arbres mais sensible du lent bruissement de ses eaux et des brumes fantomatiques de ses matins.
C’est là un territoire singulier que ses dénivelés rendent particulièrement difficultueux. L’ambition des architectes a consisté à rendre à la montagne sa silhouette et sa majesté originelles en effaçant autant que faire se peut les bâtiments dans la végétation.

Lanières
Le nouveau lycée épouse étroitement la topographie du terrain, il colle littéralement au sol rocheux dont il occupe le versant sud ouest du mamelon qui va de la crête du plateau pour s’abaisser jusqu’à la zone pavillonnaire et de petits logements collectifs qui le sépare de la rivière.
La distribution des éléments du programme d’enseignement et de ses quatre sections pédagogiques s’effectue en deux séries d’édifices longs et bas, appelés “lanières”,disposés en terrasses qui donnent à toutes les salles de classe de larges vues panoramiques au sud ouest sur la silhouette lointaine de l‘autre versant du plateau, sur la ville en contrebas et le ruban argenté de la rivière. Les deux rangées laissent entre elles un espace intermédiaire généreux. Les toitures des lanières s’y gonflent en un “plissement” doté de verrières verticales ou obliques propres à dispenser une belle  lumière zénithale.
 
Une place
L’agora, ainsi qu’on la nomme, adhère à la pente et descend en lacets jusqu’à son point le plus bas par une série de rampes dans un écho discret aux méandres de la rivière.  De là s’effectuent les accès aux salles de cours et ateliers par de larges corridors qui débouchent également à l’extérieur et peuvent servir à l’évacuation en cas d’incident. La place constitue une vaste espace convivial pour pauses et inter-classes (les “récréations”) tout en répondant à la question des personnes à mobilité réduite. Dans sa disposition panoptique qui permet de l’embrasser en un seul coup d’œil, il facilite aussi la surveillance pour les pions à même de détecter rapidement désordres et chahuts au travers une structure de soutien infra-mince faite de colonnettes carrées capotées de métal galvanisé, avec ses fermes de poutrelles de bois naturel ou de lamellé-collé en plafond.
La partie basse du site est consacrée aux activités sportives. Une piste d’athlétisme effectue la transition avec un gymnase pimpant consacré aux sports de salle –basket, volley, hand-ball- avec  ses parois de bois blond et de ses sols colorés.
Avec ses toitures végétalisées et ses abords effectuant avec les sols une transition douce qui combine les plantations d’arbres de haute tige, des buissons et des “chaos de roches” la cité tend à s’effacer dans le paysage dans une esthétique de quasi disparition par le truchement d’un savant camouflage.
L’ensemble du nouveau lycée Jean Moulin offre l’image d’une architecture à la fois radicalement novatrice dans sa réconciliation avec la nature et le paysage et en phase avec l’esprit d’une époque soucieuse des enjeux énergétiques.

Texte de présentation par Olivier Boissière.

The city of Revin is nestled in the meanders of the Meuse, on the Charleville road to Belgium. Revin is surrounded by forest, steep hills and gentle slopes. The Cite Scolaire Jean Moulin was built at the dawn of the 60s in the district of Orzy, a little outside of the city on the banks of the Meuse. It was designed in an orthogonal configuration of three levels, in line with the Modern style, in the era of the rationalist. Half a century later time has taken its toll and the aging of both building and equipment has made its reconstruction necessary. Especially since teaching methods and technology have progressed considerably, and the “wonder” material asbestos has been proven to cause harm. On July 14th 2010 a violent gust of wind removed the roof of Jean Moulin secondary school, a few months later 50cm of snow fell in a few hours; were these signs from nature meant to draw people’s attention to the state of disrepair?

It was in 2007 that the region launched a competition for the redevelopment of the school. The aim was to demolish and rebuild the entire school complex. The phasing of the work was crucial so as to have limited impact on school activities. It quickly became a headache for Architects and Engineers, as they wrestled with constraint after constraint. The winning project was based on a strong and shared concern for the rebuilding of the relationship between the built and the natural environment, long before it had become a trend among the new generation of architects. The building had to develop a relationship with the landscape, one that would help merge them together.

Jean Moulin school website naturally evokes the idea of the forest balcony, unique and archetypal of this region of the Ardennes, but after 60years the school building still seemed foreign in the landscape, its strong geometries clashing with this ideal. Dismantling this great bars, that had lost all of their redeeming qualities, became a public service. The land occupied by the city presents itself as a kind of spur, rounded by erosion. It’s boundary to the north is the ridge of the plateau, the road is to the west and along the south there is a sports court. To the east is a steep slope with a river at its base, barely visible through the trees but the audible slow swish of its waters and the ghostly mists of the morning announce its presence. The ambition of the architect was to mimic the mountain silhouette and to redress the building as far as possible in vegetation. The most recent restorations were kept near to the campus entrance, and its architectural vocabulary are incongruous. From the Esplanade the entrance opens into a large foyer. The new school closely follows the topography of the land, it literally sticks to the bedrock which it occupies, from the crest of the plateau all the way to the residential area that separates it from the river. The educational elements of the programme are distributed across two long, low buildings (referred to as ‘strips’.). These buildings are arranged in terraces that provide all the classrooms wide panoramic views to the south west. The two rows are well spaced and strips of roofing swell into folds, with vertical and oblique windows to provide good overhead lighting.

The ‘Agora’, as it is called, adheres to the slope and winds down to its lowest point in a series of ramps, discreetly echoing the curves of the river. From these ramps you gain access to classrooms and workshops, through wide corridors that are also open to the air, and can be used for evacuation in case of emergency. ’La Place’ is a large, friendly space for breaks and recreation, whilst enabling people with disabilities to use the space. By being panoptical in design it allows monitoring of students and enables detection of problems. The lower part of the site is devoted to sports. An athletics track makes the transition to a smart gym, with provision for basketball, volleyball and handball. A green roof helps make a smooth transition between the built and natural environments, combining tall trees, bushes and ‘rock chaos’. The entire new high school offers an architecture that is both radically innovative in its reconciliation with nature, whilst also being in tune with the spirit of an age that is conscious of energy issues.

The institution contributes to an overall policy in the region: the creation of a nature park in 2011, a cycle path linking Charleville to Givet. A policy that aims to improve the living environment and add a new attraction to an area left in doubt by de-industrialisation. A prestigious educational institution will contribute to this greatly.

Text by Olivier Boissière, translated by L. Hobbs.








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